Dacca, ou Dhaka, est la capitale du Bangladesh. C'est une métropole tentaculaire, effervescente, surpeuplée, grouillante de vie, vivant à un rythme effréné. Ses rues étroites sont remplies d'une multitude de vendeurs, de passants pressés et de véhicules qui se faufilent entre les embouteillages. Sur le fleuve Buriganga qui traverse la ville, c'est la même histoire, les activités commerciales ne s'arrêtent jamais.
C'est une mégalopole qui voit très rarement les touristes arpenter ses rues.
L'arrivée à Dhaka est saisissante, marquée par une densité humaine impressionnante. La capitale du Bangladesh est l'une des villes les plus peuplées au monde, avec près de 21 millions d'habitants, soit une densité de 44 000 habitants par kilomètre carré. Un chiffre qui donne le tournis ! Cette concentration démographique reflète la réalité d'un pays parmi les plus pauvres de la planète.
À savoir sur Dhaka
Dacca a été la capitale de la province du Bengale avant de devenir chef-lieu du Pakistan Oriental, puis enfin la capitale du Bangladesh, lorsque l'État a été créé en 1971. Depuis, elle a été le théâtre de nombreux bouleversements politiques, y compris des coups d'État et des mouvements démocratiques, tout en évoluant comme le cœur économique, culturel et politique du pays.
Elle est située au centre du Pays sur le Buriganga, un bras de la rivière Dhaleswari. Ci-dessous la carte qui vous permet de la localiser.
Visite de Dhaka
La ville compte 700 mosquées, des Temples et des Palais, mais le plus beau spectacle consiste à regarder les chorégraphies de la foule dans les rues et le spectacle des bateaux en tous genres sur le Buriganga.
L'accueil chaleureux de Dhaka
Nous ne pouvons pas faire un mètre sans attirer les regards, les questions et les invitations. Ayant déjà vécu cet engouement à Mongla dans les Sundarbans du Bangladesh, nous sommes un peu habitués. Les bangladeshis que nous rencontrons nous donnent quasi systématiquement leurs numéros de téléphone ou leurs contacts Facebook et répètent :
"if any problem, contact me, if you need something, call me".
Lorsque l'on salue les gens d'un "Salam Aleikum", les yeux s'écarquillent. Et quand nous expliquons que nous sommes de simples touristes en balade dans le Pays, c'est encore pire. Au début, ils ne nous croient pas, ils cherchent une autre justification à notre présence, puis nous remercient. Et alors, quand nous parlons quelques mots en bengali, c'est l'euphorie...!
Le summum : quand j'ai le malheur d'allumer une cigarette, je suis la risée de la rue ! Les femmes viennent me prendre le bras en riant, les enfants me montrent du doigt en se cachant la bouche, comme si je faisais une grosse bêtise. Alors, pour éviter d'attirer trop l'attention, je me cache comme je peux :)
Dès que nous mettons un pied dehors, il y a toujours deux ou trois hommes qui se présentent à nous pour nous proposer de l'aide.
Nous n'avons presque jamais eu besoin d'alpaguer un tuk tuk, quelqu'un le faisant pour nous en prenant soin de nous négocier un tarif "local".
Le Vieux Dhaka
Nous arpentons les rues du Vieux Dhaka à pied et en rickshaw. Dans les artères principales, il y a tellement d'embouteillages que nous allons deux fois plus vite que les voitures en étant à pied. T
Toute la vieille ville ressemble à un immense marché sans fin. Se croisent les chargements d’aluminium, de fruits, de matériel industriel, de viande, de pièces détachées.
Dans les rues, se bousculent charrettes, camions, scooters, poules, écoliers, businessmen, chèvres et vaches. Bruits de moteurs, de travaux, de machines, de klaxons, d'aboiements et de caquètements.
Regarder les rues est un spectacle aussi infernal que fascinant.
Le New Dhaka
Nous découvrons le New Dhaka, un autre visage de la ville. Avenues sans rickshaws, buildings, cités dortoirs, centres commerciaux et climatisation dans tous les restaurants. Nous passons devant le palais Ahsan Manzil après avoir traversé le Gulistan Park puis le Bahadur Shah park. Façades coloniales et ambiance nettement plus calme.
La rivière Buriganga de Dhaka
La rivière Buriganga traverse Dhaka, le trafic est permanent : pirogues, cargos et barques en tous genres se croisent du matin au soir.
La majorité des cargos sont en surchargement, ils ont la coque entièrement sous l'eau.
Les rickshaws de Dhaka
Les rickshaws de Dhaka sont de véritables œuvres d'art !
Cependant, nous sommes choqués par la présence de grillages tout autour du véhicule. Le chauffeur nous explique que c'est pour empêcher les clients de partir sans payer et pour éviter les vols à l'arrachée. Je n'avais jamais vu ça ailleurs. Il nous enferme donc comme dans un poulailler.
La pollution de Dhaka
Lorsque je suis arrivée dans l'hyper centre de la ville, c'est à peine si je parvenais à respirer. Heureusement, je portais un foulard sur la bouche pour me donner la sensation de filtrer l'air. J'avais l'impression d'avoir la tête dans un moteur.
Notre hôtel à Dhaka
À Dhaka, vous n'avez pas beaucoup d'options pour vous loger correctement. Réservés aux voyageurs d'affaires, les hôtels sont fonctionnels et affichent des tarifs élevés. Si vous préférez une pension plus modeste, l'hygiène est rarement au rendez-vous et le charme non plus, car c'est loin d'être une destination touristique !
Voici les hôtels situés en plein centre qui offrent un confort correct :
Le Shuktara est le meilleur rapport qualité prix
Le Best Western, le Crowne Plaza et L'Intercontinental sont les plus "occidentaux"
La route de Khulna à Dhaka
Lors de notre voyage en Inde et au Bangladesh, nous avons rejoint la capitale en bus après avoir séjourné à Khulna et au port de Mongla depuis lequel nous sommes partis en croisière sur les Sundarbans.
Pour nous rendre à Dhaka, nous avons pris un bus à Khulna. Départ à 10 heures, arrivée annoncée à 18 heures.
La route est épique. Toutes les vitres du bus sont à moitié brisées et rafistolées. Et mon siège tombe en ruines dix minutes après le départ, l'accoudoir me reste dans la main. Oups. Nos voisins dans le bus nous expliquent que ce sont des dégâts dus aux grèves. Nous avions déjà été bloqués à Khulna les jours précédents à cause de violents accrochages entre les partisans du pouvoir et de l’opposition.
Nous entendons passer un cortège de manifestants scander des slogans, ce qui provoque inéluctablement un ralentissement. Je ne vois pas bien devant quoi ils manifestent à cause des vitres toutes cassées et des bangladeshis qui se bousculent aux fenêtres.
Plus tard, nous tombons sur un accident. Deux bus sont couchés sur la route… aïe ! Nous entendons qu'il y a des morts et des blessés… on nous demande de ne pas bouger. Et puis on repart une heure plus tard, le temps de nous inquiéter, de nous rassurer, et de faire un petit croquis de la situation…
Je ne prends pas de photos, mais je dessine dans mon carnet de voyage un croquis de la situation :
Et, enfin, à la nuit tombée, nous traversons le fleuve Padma en empruntant un énorme cargo qui sent très mauvais, sur lequel embarque notre bus, mais aussi une tripotée de véhicules en tous genres. Scooters, camion de marchandises, berlines familiales.
La traversée est tout simplement surréaliste. Je me crois dans le décor de "la cité des enfants perdus". Le paysage est masqué par des fumées brunes épaisses... Le son sourd des cornes de brumes résonne au loin. Les cargos sont surchargés et semblent tous être sur le point de couler. Sur le bateau, sont entassés des centaines de bangladeshis, les enfants vêtus comme des princes marchent au milieu d'étouffants pots d'échappements et des vendeurs de poissons.
Et puis, nous descendons du bateau et roulons deux heures de plus dans la pampa, en pleine nuit. Arrivée à destination : le choc !
➜ Découvrez la totalité de notre Voyage en Inde et au Bangladesh
Pas de tuktuk à Dhaka... mais de CNG😉