Récemment, j'ai vécu une expérience déconcertante lors d'un long vol de nuit. Alors que nous nous apprêtions à parcourir huit heures de trajet, chacun à bord de l'avion cherchait à s'installer confortablement, espérant goûter un peu de repos. Pour ma part, j'étais assise à côté d'un jeune couple de parents, accompagnés de leur nourrisson âgé d'à peine un an. Ce que j'ai observé durant ce vol m'a profondément interpellée et m'a incitée à me pencher sur la question des bébés qui pleurent en avion. Quels sont les devoirs et les droits des passagers dans cette situation ? Comment se comporter et que faut-il à tout prix éviter ?
Les passagers "anti-bébé"
Dès l'embarquement, j'ai entendu des remarques déplacées à l'égard du nouveau-né. "Ho nooon, regarde, ya un bébé derrière" ont lancé deux jeunes gens, levant les yeux au ciel avec un air exténué. La jeune femme qui portait son enfant, s'est démenée en silence tout au long du périple pour canaliser son enfant. Passant de la tétine au doudou, du sein au dessin animé, de la compote au câlin, elle tentait de calmer les souffles désapprobateurs de ses voisins.
Lorsque mon fils a voyagé ses premières années, j'ai vécu ces regards noirs et remarques culpabilisantes. Lorsqu'un jeune enfant voyage, il est vu comme un pestiféré par certains passagers, dénués d'empathie et débordant d'égoïsme.
Dans un avion qui transporte un bébé, le monde est divisé en deux catégories. Ceux qui ont des pensées telles que "les bébés devraient être interdits en avion" et ceux qui font preuve de compassion et de compréhension face aux réalités de la parentalité.
Si vous faites partie de la première catégorie, je vous en prie, posez-vous cette question : si une personne âgée souffrait du voyage, auriez-vous cette même réaction égoïste ? Oseriez-vous vous plaindre des râles de douleur d'un passager malade ? Lui lanceriez-vous des "chuuuut" ? J'ose espérer que non. Pourquoi agir avec les bébés comme s'ils étaient des monstres capricieux qui n'ont pas leur place ici ?
Plutôt que de brandir votre droit au silence, n'est-ce pas plutôt le moment de vous questionner sur votre devoir de solidarité ?
Un bébé qui pleure en avion mérite votre compassion
Le phénomène des bébés pleureurs dans les avions est aussi vieux que l'aviation elle-même. Bien que cela puisse perturber le calme relatif d'un vol, il est important de considérer le contexte dans lequel ces pleurs surviennent. Les voyages aériens peuvent être stressants pour les tout-petits qui sont confrontés à des changements divers, dont des variations de pression, douloureux pour leurs tympans.
Les bébés ne pleurent pas par caprice. Leur pleur est leur principal moyen de communication, exprimant un large éventail de besoins et de sensations, allant de la faim et de l'inconfort à la fatigue et à l'anxiété.
Ignorer ces signaux reviendrait à nier leur humanité et leur vulnérabilité.
Comment vous comporter quand un bébé pleure en avion ?
Les parents d'un poupon sont toujours anxieux à l'idée de déranger les autres passagers. Nombreux sont ceux qui font des pieds et des mains pour apaiser leurs enfants, anticipant les plaintes et les remarques acerbes. On entend des absurdités du type "Vous ne pouvez pas le calmer ?", comme si le parent avait une solution miracle.
Plutôt que de stigmatiser les familles avec de jeunes enfants, vous devez vous comporter en adulte. Restez calme, faites preuve d'empathie et proposez votre aide, ou tentez de divertir vous-même le petit s'il est à proximité. Mettez-vous à la place des parents, reconnaissez la difficulté qu'ils rencontrent et offrez votre soutien moral, vous pourrez ainsi transformer une expérience stressante en un moment de solidarité et de compréhension mutuelle.
Plutôt que de vous concentrer sur vos propres désagréments, prenez un moment pour reconnaître et célébrer la diversité des expériences humaines qui s'entrelacent à 10 000 mètres d'altitude.
C'est dans cet esprit de compassion et de solidarité que réside la véritable essence du voyage.
Achetez du matériel "anti-bruit"
Vous êtes d'un tempérament irritable et le moindre bruit vous met dans tous vos états ?
Plutôt que de vous énerver injustement, achetez-vous un casque anti-bruit (comme celui-ci) ou des boules Quiès de compèt (comme celles-ci) ! Réduisez le bruit, écoutez une musique relaxante et laissez les parents gérer la situation comme ils le peuvent.
Faut-il créer des vols sans enfants ?
J'ai souvent entendu des voyageurs argumenter sur le fait que les compagnies aériennes devraient mettre en place des zones spécifiques pour les familles accompagnées de bébés. Pire, qu'il faut interdire aux bébés de moins de 3 ans de voyager.
Je pense surtout que les personnes qui prônent cette ségrégation devraient d'urgence se mettre à la méditation. Plutôt que d'ostraciser les familles prenant l'avion avec un bébé, il est temps de les soutenir et de reconnaître leur place légitime dans la société.
Car l'inconfort occasionné par les pleurs des bébés en avion est souvent temporaire, tandis que les souvenirs d'une attitude bienveillante et d'un soutien mutuel peuvent durer toute une vie.
Avez-vous le droit à une indemnité si un bébé qui pleure gâche votre vol ?
Vous souhaitez un dédommagement ou un remboursement de votre billet d'avion, car vous avez subi trop de décibels émis par les cris d'un tout petit ?
Le fait qu'un bébé pleure pendant un vol ne constitue pas une raison pour obtenir une indemnité ou même des excuses de la compagnie aérienne. Au même titre qu'on ne vous remboursera pas si un passager fait un malaise ou qu'un homme ronfle à vos côtés !
Les pleurs d'un bébé sont une situation normale et imprévisible qui peut survenir pendant les voyages aériens et partout ailleurs. Il ne s'agit donc pas de circonstances pour lesquelles les compagnies aériennes offrent des compensations.
Les compagnies aériennes sont responsables de fournir un environnement sûr et confortable à tous les passagers, leur mission étant de vous conduire d'un point A à un point B en un temps donné. Mais les pleurs de bébé sont hors du contrôle de la compagnie. Les politiques des compagnies aériennes concernant les compensations sont liées à des problèmes liés au service, tels que des retards importants, des annulations de vol, des pertes de bagages ou des problèmes de confort qui sont directement attribuables à la compagnie aérienne.
Alors inutile de râler, c'est juste la vie !
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