Voici quelques extraits des croquis de mon carnet de voyage en Inde, pour la partie de Bénarès (Varanasi) à Calcutta. Alors non, ce ne sont pas des œuvres d'art d'autant plus que j'ai dessiné dans des bus, des tuk-tuk (si si!) ou sur des bouts de tables tâchées de curry. Ce carnet de croquis est issu d'un long voyage avec nos sacs à dos pour un périple de 45 jours en Inde et au Bangladesh
Je n'ai pas la patience d'un dessinateur, j'admire beaucoup celles et ceux qui font des carnets de voyages esthétiques et qui frôlent la perfection. Ce n'est pas mon cas, cependant j'ai beaucoup de plaisir à tenir mon journal de bord chaque jour
Voici donc le récit d'un fabuleux voyage illustré à ma façon et surtout au jour le jour.
1. Carnet de voyage à Varanasi (Bénarès)
1. Durga Puja à mon arrivée : Folie, Foule, Ferveur... Exaltation !
La Durga Puja est une gigantesque célébration hindouiste de la déesse Dourgâ. Pour mon premier jour en Inde, cette soirée attendue toute l'année par tous les hindouistes se tenait le soir même à Bénarès, sans que je ne sois au courant.
Ébahie, j'ai débarqué, novice, dans cet événement annuel qui est bien plus qu'une fête. C'est une transe généralisée, les divinités très caricaturales (dieux et diables) sont représentées en statues immenses. Elles sont portées par la foule sur quelques bâtons de bois ficelés, organisateurs et participants ne font qu'un, unis par la douce et charmante folie indienne.
Cris, pétards, musique...
Pour déambuler dans la Durga Puja, on évite de tomber dans un trou à chaque pas, on manque de passer sous la roue d'un char chaque minute, nos pieds s’empêtrent dans des ordures en permanence, et puis, d'un coup, on croise une vache coincée dans ce capharnaüm, puis une autre.... puis on réalise que les vaches sont nos amies et qu'elles sont invitées à la fête.
Les divinités rejoignent les eaux opaques du Gange lorsque la ville est plongée dans la noirceur, point culminant du spectacle.
Nous étions là, seuls occidentaux visibles dans cette marée humaine au regard tellement brillant...
La claque. Le choc. L'adoration. Les palpitations. La plénitude.
Page de droite : Crémation, bois de santal et réincarnation
Ce qui nous différencie le plus des hindouistes ? Ceci : "L'âme incarnée rejette les vieux corps et en revêt de nouveaux". Chez les hindouistes, la mort est perçue de façon inversée, comme une libération pour passer à un état meilleur. Le testament de tout hindouiste hindou : que ses cendres soient jetées dans les eaux sacrées du Gange. Mais celà a un prix (jusqu'à 100 000 roupies).
Les incinérations ont lieu sur les Ghats du matin au soir, au bord du fleuve, sur des bûchers de bambous et de bois de santal pour les plus riches, de vulgaire bois pour les plus pauvres.
Nous y avons assisté en toute discrétion.
➜ Découvrez l'article et les photos : La Durga Puja en Inde
2. Princes et princesses marchaient sur les ordures
Si vous n'avez jamais visité Varanasi, il faut vous imaginer des ruelles étroites dans lesquelles se croisent sans cesse charrettes, passants, scooters, écoliers, vaches, mendiants et commerçants. Par terre, tout ce que vous avez l'habitude de voir dans une poubelle (et donc de ne jamais vraiment voir!).
Ce qui m'a marquée ce sont des carcasses de mouton sanglantes avec les panses à même le sol, les boyaux et tout le tralala. Une vraie boucherie au sens propre.
Et dans ces immondices tachés de pigments ou de sang animal, passaient sans hésitation aucune, des indiennes, femmes ou petites filles, habillées, coiffées, chaussées et maquillées comme des déesses. Certains écoliers portaient un uniforme d'un blanc immaculé, et aucun ne présentait la moindre tâche.
3. Bénarès, vue sur le Gange au petit matin
Il fallait se réveiller à 5h30 pour voir le jour qui se lève sur les façades multicolores de la ville. Et regarder les restes de statues flotter à la surface, la chorégraphie des gens qui se réveillent, se lavent, font leurs linges et brûlent l'encens en chantant des prières sur les ghats.
➜ Découvrez l'article et les photos : Bénarès petite croisière sur le Gange
4. India Rail : 5 heures du matin, départ pour Gaya
Voyager en Inde sans prendre le premier train du matin... ce n'est pas envisageable !
Rien que pour voir la gare de nuit. Nous avons alors vu la quantité de personnes qui dormaient dehors, sur les quais de la gare, des centaines et des centaines. Une hallucination.
Mon dessin me représente en train de me brûler les mains avec un massala-chaï, la tasse s'éventrant sur mes doigts, pendant qu'Alex gonflait des ballons pour une tripotée d'enfants. Une indienne voyant que je m'étais brûlée m'a apporté du dentifrice. Depuis je le sais, le dentifrice et la Biafine c'est same-same.
A l'intérieur du train, ça dormait, ça fumait, ça jouait. 4h30 de trajet bouillonnantes de vie. J'ai eu une pensée pour les voyageurs dans les trains SNCF, si loin d'ici en tous points.
5. Bodhgaya et les Bouddhistes du Monde entier
C'est à Bodhgaya que Siddharta aurait atteint le nirvana et l'état de bouddha au pied de l'arbre de La Bodhi. Cet arbre sacré et chargé de mythes attire des pèlerins bouddhistes du Monde entier.
Qui dit bouddhistes dit aussi hindouistes puisque pour ces derniers, Bouddha est considéré comme l'incarnation du Dieu Vishnou.
Nous étions heureux de rencontrer birmans et laotiens dans le temple de la Mahabodhi puisque nous avions appris à communiquer dans leur langue lors de notre précédent voyage en Asie du Sud-Est.
A Bodhgaya j'aurais pu y passer plusieurs semaines.
➜ Découvrez l'article et les photos : Bodhgaya en Inde
6. Comme la sensation d'être regardée...
Pour rejoindre Calcutta, nous avons pris un bus de nuit. Le bus était bondé. Nous avons été installés sur une couchette à l'étage supérieur (au niveau des fenêtres car celles du bas sont à même le sol). Royal pour nous et ceux qui avaient payé une couchette... mais pas pour les autres.
Le bus s'est arrêté à des endroits improbables une dizaine de fois. A chaque stop, plus de 20 personnes chargées comme des baudets voulaient monter dans l'engin plein à craquer. Et bien je vous donne ma parole que tout le monde a réussi à embarquer, bagages inclus. Sur le toit il y avait 30 hommes sous une immense bâche. Pour plus de 10 heures de voyage ! Le trajet a duré 13 heures au total, nous avons du changer de roue deux fois dans la nuit.
Alex et moi étions l'attraction et l'intérêt ne s'est pas estompé avec les heures. Tous les yeux rivés vers nous. Un groupe s'agglutinait dès que je sortais la tête par la fenêtre, comme si j'étais le singe du zoo qui se réveille. Et alors quand je descendais du bus, j'avais instantanément des centaines de paire d'yeux et d'oreilles rivés sur moi.
Musique forte toute la nuit, tintement de clochettes, chauffeur qui hurle des "halé haaaaa léééééé" mais on dort comme des bébés.
2. Carnet de voyage à Calcutta en Inde
1. La première mauvaise surprise
Au moment de récupérer nos sacs, nous réalisons qu'ils ont baigné tout le trajet dans 10 cm de jus noir dans la soute à bagages. Le chauffeur nous les a rendu "style de rien", je ne pense même pas qu'il a réalisé mais nous étions un peu mal barrés avec nos sacs moisis en profondeur...
2. Et maintenant "à table !!!"
On l'avait bien mérité ce repas... Après 10 jours végétariens, un instinct carnivore nous avait conduit dans un restaurant occidental où même le bœuf était permis !
3. Pieds noirs à Kolkata
Il faisait si chaud que je refusais de chausser mes baskets, pourtant nous marchions facilement 8h par jour dans les rues de Calcutta. Parfois sous la pluie. Nous rentrions tous les soirs très encrassés.
4. Mère Teresa, le bouleversement
C'est bien simple, moins de dix minutes après avoir pénétré dans la maison de Mère Teresa (contenant un musée, sa chambre, sa tombe!), j'ai fondu en larmes. Cette femme dont j'ai tant entendu parler petite. Je découvrais les images de sa vie. Déchirantes. Poignantes. Insoutenables. Mais tellement belles.
➜ Découvrez l'article et les photos : Calcuta en Inde
5. Kali la guerrière
Nous nous sommes rendus, entre autres, au Kali Ghat, temple en l'honneur de cette déesse amazone, considérée comme la force qui détruit les mauvais esprits. Il parait que celui qui la vénère est libéré de la peur de la destruction. Elle détruit le mal sous toutes ses formes. C'est ma préférée avec Ganesh :)
6. Visa pour le Bangladesh : la reine de l'embrouille c'est moi
L'ambassade a été très ferme. Elle ne nous délivrera pas de visa pour entrer au Bangladesh. Deux backpackers (un anglais et une coréenne) se sont fait jeter sous nos yeux, après une semaine de tentatives.
J'ai tout de suite inventé un gros mytho : "Nous avons réservé un voyage très cher au Bangladesh, nous allons dépenser beaucoup d'argent dans votre Pays". Bien sur on m'a demandé des preuves. Ce à quoi j'ai répondu : Ne bougez pas. J'arrive dans 1 heure le temps d'aller les chercher."
J'ai tenté le tout pour le tout dans le cyber café collé à l'ambassade. Il m'a suffit de réserver un hôtel à 350$ la nuit avec option annulation, d'imprimer et d'annuler ensuite. Et puis d'imprimer un descriptif de croisière, d'y ajouter nos noms et des dates.
C'est passé comme une lettre à la poste, au grand désespoir de notre amie coréenne qui a fait demi tour :(
3. Carnet de voyage au Bangladesh
Voici quelques images de notre voyage au Bangladesh. Elle racontent notre arrivée à Khulna après un périlleux trajet, notre excursion dans les Sundarbans à la recherche du tigre du Bengale, notre découverte de Dhaka mais aussi notre périple dans le nord du pays où la nature est luxuriante.
➜ Découvrez les articles et les photos : Khulna au Bangladesh
Un jour on a visité un école du Bangladesh, on a légèrement perturbé le cours des choses....
➜ Découvrez les articles et les photos : Mongla au Bangladesh
Dans les Sundarbans, cette mangrove mystérieuse, nous avons cherché le tigre du bengale, et nous avons faillit nous faire croquer !
➜ Découvrez les articles et les photos : Croisière sur les Sundarbans au Bangladesh et Dhaka au Bangladesh
L'accueil au Bangladesh fut extraordinaire, nous avons été invités par chaque personne que nous croisions...
J'ai été bouleversée par la rencontre des enfants de rue, qui se débrouillent comme ils peuvent depuis leur plus jeune âge.
Le Pays est loin de se résumer à une capitale polluée, les campagnes sont verdoyantes et c'est le calme absolu
➜ Découvrez les articles et les photos : Le train de Dhaka à Srimangal
➜ Découvrez les articles et les photos : Sreemangal au Bangladesh
4. Carnet de voyage à Darjeeling en Inde
A Darjeeling mon compagnon de voyage est tombé malade...
Bref, encore un carnet de voyage qui me remémore davantage de souvenirs que les films ou photos rapportés de là-bas.
Même si je ne suis pas artiste, m'amuser à tenir ce carnet de voyage me demande de ne pas oublier mon petit matériel de base. Pour réaliser mes petits carnets de voyage, j'utilise :
Un journal en cuir, solide et avec des pages blanches
Un roll up pour ranger les crayons et stylos
Un stick de colle
Une petite paire de ciseaux
Une gomme
J'ai également partagé sur mon blog le carnet de voyage en Afrique Australe et mon carnet de voyage en Papouasie
➜ Découvrez l'intégralité de mon récit de voyage en Inde et au Bangladesh
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